Un pour tous, et chacun pour soi

D'un côté, les syndicats IG Metall et Force ouvrière annoncent leur alliance sur le dossier de la restructu-ration d'Airbus et prévoient une manifestation européenne. De l'autre, IG Metall s'indigne de la mainmise française sur l'avionneur et Force ouvrière publie une enquête démontrant que l'efficacité est moindre sur les sites de production allemands.
D'un côté, le Premier ministre français, Dominique de Villepin, annonce qu'il est serein et que le plan d'Airbus induit la suppression de 10 000 postes. De l'autre, le gouvernement allemand s'indigne de sa déclaration et assure qu'il n'a jamais été informé de ce chiffre.
D'un côté, Angela Merkel et Jacques Chirac assurent leur volonté de solidarité et d'équité dans cette difficile épreuve d'Airbus. De l'autre, la chancelière allemande est appelée à ne rien concéder aux Français et le président de la République négocie la production de l'A350 et de l'A380.
D'un côté, la France et l'Allemagne assurent d'une même voix qu'Airbus est le plus bel exemple d'une réussite européenne. De l'autre, ils se battent chacun de leur côté pour arracher la plus belle part du gâteau.
Ce n'est décidément pas avec Airbus que la construction européenne va prendre de la hauteur.

Apropos

Je tiens à remercier Antoine d'avoir réagi à mon dernier article, "the french extremist". J'admire sa passion et, comme je suis également quelqu'un de passionné, j'accepte avec honneur le prix de la Carpet anglaise. Ceci dit, si j'étais allemand, je m'inquièterais davantage de l'assaut du français sur la langue, que de celui de l'anglais. Je vais d'ailleurs poursuivre ce message en allemand.
Apropos Problem à la française und Lingua franca, mein Engagement ist absolut. Rien ne va plus. Les jeux sont faits. Englisch ist ein Passepartout. Französisch ist comme ci comme ça.
A priori ist die Grandeur von unserer Grande Nation ein Klischee, aber die Mode à la française ist elegant und glamour. Ein Tresor. Ich parliere mit die Crème de la Crème der Wörter, wie der Petit Larousse oder der Petit Robert. Vielleicht sieht es prätentiös aus. Ausser Paris und die Provinz, parliere ich auch mit Begriffen der Académie française. Für diese Idee kannst du « Bravo » sagen.
Appetit auf Baguette, Croissant, Eclair, Camembert oder Mousse au Chocolat ? Die Grande Nation ist zuerst ein prestigiöses Menu. Im Rendezvous mit einer Femme fatale serviert man Champagner. Kein Sekt. Sonst noch Bordeaux oder Rosé Wein aus der Provence. Ein Déjeuner à la française kostet viel für das Portemonnaie. Aber wer « Je t’aime » sagt muss es auf französisch sagen. Amélie Poulain war keine Premiere. L’Amour toujours !
In den Restaurants, für die Klasse und die Eleganz, besonders für die Romantik, wird Französisch immer das Lingua franca sein.
Dann sehe ich la Vie en Rose.

***
Traduction du texte en allemand pour les non-germanistes :
A propos de problème à la française et de lingua franca, mon engagement est absolu. Rien ne va plus. Les jeux sont faits. L'anglais est un passe-partout. Le français est comme ci comme ça.
A priori, la grandeur de notre Grande Nation est un cliché, mais la mode à la française est élégante et glamour. Un trésor. Je parle avec la crème de la crème des mots, comme le Petit Larousse ou le Petit Robert. Peut-être que cela a l'air prétentieux. En dehors de Paris et de la Province, je parle aussi avec les expressions de l'Académie française. Pour cette idée, tu peux me dire "Bravo".
Appétit de baguette, croissant, éclair, camembert ou mousse au chocolat ? La Grande Nation est d'abord un prestigieux menu. Dans un rendez-vous avec une femme fatale, on sert du champagne. Pas du sekt (mousseux allemand). Sinon du bordeaux ou du rosé de Provence. Un déjeuner à la française coûte cher au porte-monnaie. Mais qui dit "Je t'aime" doit le dire en français. Amélie Poulain n'était pas une première. L'amour toujours !
Dans les restaurants, pour la classe et l'élégance, surtout pour le romantisme, le français sera toujours la lingua franca.
Alors je vois la vie en rose.

The french extremist

Il y a trois jours, j'ai rencontré ce que l'on pourrait nommer un "french extremist". (J'espère qu'il me pardonnera l'expression...) Un disciple de Toubon en somme, qui bannit tout emploi d'un mot étranger (en particulier anglais) dans la langue française. Week-end, t-shirt, parking... Vade retro satanas ! Un véritable french extremist, à en oublier que bon nombre de mot anglais sont eux-mêmes hérités du français. A commencer par parking, justement, du français "parc", mot apparu dans notre langue en 1175, selon le Robert. L'échange est donc de bonne guerre et, à mon sens, fait même partie de la richesse d'une langue.
Prenons l'allemand. Sans vouloir jouer les chauvins linguistiques à mon tour, pourquoi s'étonner du choix de la marque Nivea de baptiser sa marque de soin pour le visage d'un nom français ? Nivea Visage est international. Car le français, c'est chic et ça sonne bien pour les cosmétiques. En tout cas, c'est mille fois plus vendeur que "Nivea Gesicht"... Vous n'imaginez pas ?! Et voilà la langue française qui rayonne à travers ce que notre pays a de plus précieux : une image de luxe, de classe, de qualité, de beauté. Attention à ne pas l'altérer par l'arrogance et l'étroitesse d'esprit, qui viendrait gâcher ce beau et prestigieux tableau.

La grande coalition

Après la Guyane, où Antoine Karam (parti socialiste guyanais) tenait les rênes du Conseil régional à la tête d'une majorité originale composée des socialistes et de l'UMP, et après l'expérience du gouvernement Merkel, mariage de son parti (la CDU) et du SPD de l'ancien chancelier Gerhard Schröder, je commence à devenir un expert en coalitions, voire en "Grande coalition", comme on dit dans le jargon politique allemand. Des alliances, au-delà des convictions profondes des partis, dans l'intérêt de la nation. Mais là, ça dépasse l'entendement.
Ségolène Royal, dont je n'ai pas vu la prestation télévisée sur TF1 en l'absence de retransmission en Allemagne (!), semble s'engluer elle-même dans ses réflexions stratégiques, à l'heure où les électeurs attendent un discours purement concret pour faire leur choix. François Bayrou, tout autant obnubilé par la stratégie électorale, tente de faire croire qu'il est convaincu d'être élu pour s'attirer les voix des sympathisants de gauche désespérés, mais néanmoins culpabilisés de n'avoir pas voté "utile" au premier tour de 2002. Du coup, pour les décomplexer de reporter leur voix sur l'UDF, il lance en l'air quelques noms de potentiels "Premier-ministrables" : Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, entre autres. Pire, Nicolas Sarkozy s'abaisse également aux manœuvres électorales, de peur de se voir devancé, et assure qu'il n'aurait rien contre l'idée d'un gouvernement dirigé par... le socialiste Bernard Kouchner, encore lui. Ségolène Royal, en qui les électeurs feraient sans doute plus confiance s'ils connaissaient l'équipe avec laquelle elle entend travailler pendant son quinquennat, est la seule à n'avoir pas encore sorti la carte du Premier ministre. Pourquoi pas Juppé, tant qu'on y est ?!
Certes, l'UDF n'a plus grand-chose à voir avec le parti qui avait pactisé avec le FN en 1998, mais, sérieusement, vous voyez les Français élire un président au centre ou, plus improbable encore, s'aligner derrière une grande coalition gouvernementale ? Vu de Paris, la culture politique d'outre-Rhin fait encore pousser de grands cris. "Ils sont fous, ces Allemands !", entend-on çà et là, à chaque élection. Alors, de là à adopter les mêmes méthodes qu'eux... Vous n'y pensez pas : Adopter une méthode qui marche, alors qu'on est tellement habitué à une méthode qui ne marche pas ? Quelle drôle d'idée !

Gras lundi

Le voisin d'en face (pas Brad Pitt, ni Angelina Jolie, mais le boulanger) a sorti une pancarte : Beignets de carnaval à prix spécial. Car demain, c'est Mardi gras. Et même si Berlin est très loin d'être aussi animé que Rio, Cologne ou Cayenne, il faut quand même marquer le coup. Même s'il s'agit de se faire exploser la panse !

Il ne faut pas vendre la peau de l'ours...

Pour répondre à la question "Es-tu satisfait du palmarès 2007 du festival de Berlin ?", je dirais que je suis un peu déçu. Pas parce qu'aucun des quatre films français en compétition n'a été capable de remporter le moindre prix, non. Je ne suis pas à ce point chauvin... Mais parce qu'aucun des films qui m'a fait vibrer n'a été récompensé. Je pense en particulier à Irina Palm, que j'évoquais déjà hier. J'aurais bien vu un ours de la meilleure comédienne pour Marianne Faithful ou carrément l'ours d'or. Mais rien, rien du tout. C'est assez décevant. En tout cas inattendu. Ma petite satisfaction, c'est la surprise de la comédienne allemande, Nina Hoss, pour son rôle de Yella. C'est elle qui a finalement décroché l'ours d'argent. Ce qui me rassure, c'est que j'étais loin d'être le seul journaliste à m'étonner hier soir du palmarès.

Chasse à l'ours

La Berlinale, c'est déjà fini. Tout à l'heure, la cérémonie de clôture désignera les lauréats dans chaque catégorie, ainsi que le prestigieux Ours d'or. En attendant le verdict, si je fais le bilan, ce festival m'a permis de réaliser dix petites choses essentielles :
- assister pour la première fois à un festival international de cinéma avec une accréditation-presse (c'est pas complètement vrai, j'ai déjà fait le festival international du cinéma métissé à Cayenne...) ;
- rencontrer Sharon Stone, en chair et en os, pour la deuxième fois de ma vie (n'est-ce pas Guillaume ?) ;
- m'évader une journée pour suivre Nicolas Sarkozy et me retrouver clouer au lit pendant deux jours à cause d'un coup de froid ;
- voir un film extraordinaire, mon vrai coup de cœur, qui s'appelle "Irina Palm" et dans lequel Marianne Faithful est grandiose ;
- entendre davantage parler français en dix jours qu'en une année à Berlin ;
- découvrir des comédiens et des réalisateurs allemands noirs engagés pour défendre leur cinéma sur les écrans petits ou grands ;
- dépenser trois euros pour un sandwich riquiqui et constater que les restos, en période de Berlinale, appliquent les prix parisiens ;
- récupérer un sac mauve et un carnet de notes, attributs essentiels de tout bon festivalier ;
- saluer Jérôme Clément, le président d'Arte, lors d'une réception organisée par la chaîne dans les locaux prestigieux de l'Akademie der Künste, surplombant la porte de Brandebourg ;
- louper la première du film de Julie Delpy, Two Days in Paris.

Les nouveaux voisins

Aujourd'hui, j'avais envie de vous présenter mes nouveaux voisins. Ou plutôt ceux de Jérôme, qui habite vraiment la porte d'à côté. Ils viennent d'emménager dans la Torstraße, dans un modeste appartement de 600 mètres carrés. Oh oui ! Même si Berlin reste la capitale où l'immobilier est le moins cher d'Europe, ils ont les moyens. D'ailleurs, ils ont tout pour eux. Ils sont plutôt sympas, pas cons du tout et, surtout, ils sont beaux. Mais d'ailleurs, vous les connaissez, mes nouveaux voisins. Il s'appellent Brad Pitt et Angelina Jolie. J'en connais certains qui hésiteront moins avant de me rendre visite.

Il m'a rendu malade

"Il", qui ? Le froid ou Nicolas Sarkozy ? Le froid, bien sûr. Enfin, je crois bien. Depuis lundi après-midi, et l'attente d'une heure et demie devant la chancèlerie, en attendant que le ministre de l'Intérieur ressorte de son entretien avec Angela Merkel, j'ai été pris d'une sérieuse "Erkältung", comme on dit ici pour désigner les "coups de froid". Mais rassurez-vous, si j'en parle, c'est que ça va mieux. La fièvre a baissé et l'aspirin complex a fait des miracles. Ouf. Je peux enfin sortir et retourner au ciné !

Délit flagrant

Il est écrit : "Le spécialiste des produits anti-graffiti".

Prendre l'air

Quand Nicolas Sarkozy fait le déplacement à Berlin au lendemain de l'annonce par Ségolène Royal de son programme, pas une rédaction ne veut manquer l'événement. Et ce, même si le programme n'est pas très intéressant. Hier, une trentaine de journalistes parisiens avaient suivi le ministre pour son après-midi dans la capitale allemande. Comme à chaque événement "franco-français", les journalistes allemands se sont étonnés du "bordel" caractéristique : les journalistes parisiens préférant se marcher dessus plutôt que de s'organiser pour permettre à chacun de prendre ses images et d'enregistrer sa petite phrase (comme c'est le cas en Allemagne). Pour le point-presse après la rencontre à "huis-clos" avec Angela Merkel, l'attaché de presse de Nicolas Sarkozy a donc pris les choses en main et invité les journalistes à se placer en arc de cercle autour de l'endroit où serait placé le ministre, celui-ci étant même marqué par une petite croix noire au sol. En sortant de la chancellerie, le candidat a remarqué cette "discipline" nouvelle : "Je vois que l'air de Berlin vous réussi !"

Nicolas et Ségolène

Alors que Ségolène Royal fait à nouveau la Une des journaux allemands, au lendemain de l'annonce de son Pacte présidentiel, Nicolas Sarkozy s'invite à Berlin, avec Alain Juppé. Il a rencontré cet après-midi son homologue au gouvernement, Wolfgang Schäuble, mais "en tant qu'ancien président de la CDU" précise le candidat UMP dont la visite était informelle, puis la chancelière Angela Merkel. Rien d'époustouflant, mais M. Sarkozy a laissé entendre (de manière alambiquée) que son projet de mini-traité constitutionnel, rebaptisé "traité simplifié", intéresserait Mme Merkel. Le sujet semble toujours ultra-sensible en France, alors que l'Allemagne, présidente de l'Union européenne jusqu'en juin, tente de sortir de la crise et entend proposer une feuille de route pour la ratification du traité en juin. Ségolène Royal sera elle aussi à Berlin début mars.

L'Hebdo N°3

Berlinale, day one

Premiers contacts avec l'excitation du festival. J'ai "pointé" à 8h30 hier matin, au centre de presse de la Berlinale. Le temps pour moi de prendre mes repères et de récupérer une cinquantaine de dossiers de presse placés dans mon casier, avant la première conférence de presse avec le jury. Présidé par le réalisateur-scénariste américain Paul Schrader, la seule grande star parmi les membres du jury est le comédien mexicain Gael García Bernal (photo) à qui on doit, entre autres, Y tu mamá también, Carnets de Voyage, La Mauvaise Education, et le tout récent Babel.
A midi, première projection de presse : La Vie en Rose, alias "La Môme" sur les écrans français. Marion Cotillard est complètement bluffante dans le rôle d'Edith Piaf. Un grand coup de chapeau pour la "métamorphose". Dans la conférence de presse, elle confiait que le plus dur avait été les play-backs (extrêmement bien réussis) et qu'elle avait mis plusieurs semaines à redevenir elle-même après le tournage. Le film est envoûtant, touchant, très beau. C'est le premier des quatre films français en compétition pour l'Ours d'or. Prochain rendez-vous lundi, avec Les Témoins de Téchiné.

A la même enseigne

J'ai beau avoir une accréditation-presse qui m'ouvre les portes de la plupart des projections de la Berlinale, n'allez pas croire que j'ai échappé à la queue pour acheter des tickets. J'ai eu la bonne idée de proposer à des amis de chercher des places pour eux. Résultat : J'ai "perdu" deux heures dans la file d'attente des arcades de la Potsdamer Platz. Tout cela pour m'entendre dire, en arrivant à la caisse, que le nombre de billets est limité à deux par film et par tête... Heureusement que mes camarades de galère n'avaient pas opté pour le même film et qu'ils m'ont offert leur quota.
Après l'attente, le réconfort, puisque j'ai aujourd'hui un programme bien sympathique, à commencer par "Substitute", le film sur le parcours de Vikash Dhorasoo dans la Coupe du monde 2006 (souvenirs, souvenirs...) et "La Môme", le long-métrage français qui ouvre la sélection officielle.

Ségolène Superstar

Vous imaginez un canard français faire sa grande Une sur une campagne électorale allemande ? Contrairement à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal n'a pas encore mis les pieds en Allemagne pour sa campagne et elle y fait déjà figure d'icône de la politique européenne. Le journal Tageszeitung, alias taz, de gauche certes, lui consacre aujourd'hui sa Une et sa page trois (la plus vue et lue dans un journal après la Une). Pas très positif, a priori, puisqu'il titre "Royal in Not", qu'on pourrait traduire par "Royal en détresse". Mais en réalité, Dorothea Hahn, qui a suivi la candidate dans un meeting participatif à Grenoble, s'efforce dans son article de la défendre face aux attaques dont elle a fait l'objet et qui ont précipité sa chute dans les sondages.
C'est vrai que, vu d'Allemagne, la campagne française prend vraiment des airs de comédie ridicule et pathétique. Ségolène Royal (la taz précise que certains journalistes n'ont pas hésité à la surnommer "Bécassine"...) est la cible d'attaques répétées, alors que les faux-pas de Sarkozy (l'affaire de l'espionnage de la vie privée de Royal par les RG par exemple) sont aussitôt oubliés. Sans doute le signe que le candidat de la droite maîtrise davantage son image dans les médias français. Les Allemands en tout cas ne sont pas dupes et ils apprennent, en prenant un peu de recul, à voir la campagne d'un autre œil. Où est le débat d'idées que gauche et droite avaient promis ?

Vol Berlin-Paris, un passager armé

Je viens de lire, sur le site Liberation.fr, les exploits d'un journaliste italien qui a pris un vol Rome-Milan avec un couteau, sans que celui-ci soit découvert lors des contrôles. Il avait par ailleurs pris la précaution de choisir un modèle japonais en céramique, impossible à remarquer par les détecteurs à métaux. Inutile de se donner autant de mal : J'ai moi-même voyagé récemment avec une "arme" dans mon bagage-cabine. C'était le 5 mai dernier, sur un vol Berlin-Paris. Lors d'un reportage, j'avais emporté, entre autres ustensiles, une paire de ciseaux dans mon sac. Et j'avais oublié de l'en retirer. Elle était placée dans une enveloppe blanche, rangée dans la poche avant de mon sac. Malgré les contrôles minutieux, personne ne l'a détectée. Même pas moi. Ce n'est qu'en défaisant mes bagages que je me suis aperçu que j'avais voyagé avec ces ciseaux. Pas très rassurant sur l'efficacité des contrôles de sécurité intra-européens.

Achtung !

Juste un petit rappel pour ceux qui veulent avoir la chance de voir un film lors de la Berlinale (8-18 février). Comme dit dans la vidéo Berlin Hebdo de cette semaine, la vente des tickets commence aujourd'hui, dans les trois lieux dédiés : Arkaden de Potsdamer Platz ; Haus der Berliner Festspiele (Schaperstr. 24) ; Kino International (Karl-Max-Allee 33). Dépêchez-vous, avant qu'il ne soit trop tard.

Weltmeister

La victoire n'a pas résonné au-delà de la ville de Cologne. Les klaxons n'ont pas retenti, ni à Munich, ni à Berlin. Pas de feu d'artifices. Et, ce matin, les Allemands n'avaient pas ce sourire aux lèvres, la mine fatiguée d'avoir trop crié et chanté, le regard pétillant de bonheur, comme c'était le cas après chacune des victoires de leur équipe nationale pour la Coupe du monde de football, l'été dernier. Ils avaient pourtant tant attendu ce moment-là. Hier soir, l'Allemagne était sacrée championne du monde, Weltmeister, dans une autre discipline très populaire dans le pays : le handball. La défaite face à l'Italie au foot, en juillet, semble avoir oté tout relief au mot "Weltmeister". Ce matin, en titrant "Nous sommes finalement champions du monde", les journaux étaient les seuls à croire que cette victoire provoquerait tout sursaut de joie. A mes yeux, ce couronnement tardif a finalement un goût amer. Un goût un peu triste.

Photo : Attila Kisbenedek/AFP/Getty Images

L'Hebdo N°2

J'ai essayé de suivre vos conseils et remarques laissés par mail et sur le blog. Merci de vos encouragements ! J'essayerai dorénavant de mettre le Berlin Hebdo en ligne chaque dimanche. Continuez à réagir en laissant vos commentaires.

Berlinale et avant-garde

Jeudi soir, j'étais au lancement de la section Panorama/Nouvelles perspectives du festival international du film de Berlin. Pour la premiere fois, il s'agit d'une section consacrée aux films de réalisateurs allemands et noirs. La capitale allemande a ceci de particulier et d'agréable qu'elle n'hésite pas a jeter un pavé dans la mare. Les blacks sont quasi invisibles sur les écrans allemands, les Allemands ne sont pourtant pas tous blonds aux yeux bleus, la Berlinale lance le débat, grace a l'association SFD nouvellement créée. Premiere projection dans la soirée du 9 février, au grand cinéma de la Potsdamer Platz.

L'éloge de la lenteur

Des scientifiques avaient déjà démontré l'an dernier, dans une étude sérieuse, que les Berlinois étaient ceux qui, parmi tous les habitants de capitales européennes, marchaient le plus lentement. Passez dix minutes sur un trottoir de la Kastanienallee ou dans les couloirs de métro de la Friedrichstrasse : Cela vous suffira à les croire sur parole. Ici, il n'y a pas ce stress de la grande ville. Les Berlinois s'organisent, partent à l'heure et arrivent à l'heure. Sans se presser.
Imaginez maintenant la réaction des Parisiens si Delanoë avait décidé, comme le Sénat de Berlin, de modifier la vitesse limite sur une cinquantaine de grands axes urbains. C'est le plan "Tempo 30". La nuit, les véhicules ne doivent pas rouler à plus de 30 km/h, ceci par sécurité, mais surtout pour respecter le calme et le sommeil des riverains. Car, quand on va moins vite, ça fait aussi moins de bruit.

PS : Je précise que la photo est une image d'archives, que j'avais prise au printemps. S'il faisait aussi beau en ce moment, ça se saurait !