Mauvais augure

S'il fait gris aujourd'hui sur Berlin, c'est plus grave que les autres jours. C'est ce que tous les Berlinois disent. Et ça n'a malheureusement pas manqué. Il fait bien gris. Car les Allemands donnent un sens tout particulier à cette journée, le 27 juin. Ils la nomment "Siebenschläfertag". Et s'il pleut ce jour-là, il pleut pendant les sept semaines qui suivent. Guère réjouissant pour ceux qui ont prévu de passer l'essentiel de leur été à Berlin. D'autant plus que ma collègue de l'Express/RTL m'a confié hier soir qu'elle avait vérifié et que la prédiction se confirmait à 70 %.
Pour ma part, je ne connaissais jusqu'ici que les Saints de Glace dont on parle souvent en Alsace, au mois de mai. La croyance est différente : Alors que les Français se targuent de leur "En mai, fais ce qu'il te plaît", les Alsaciens savent que ces jours-là peuvent encore réserver quelques surprises météorologiques, voire du gel. Mais plus après le 25 mai.
Les Berlinois paraissent bien plus pessimistes. Après l'été incroyablement ensoleillé de l'an dernier, qui avait accompagné la liesse de la Coupe du monde de football, je serais surpris de ne pas voir reparaître le soleil pendant sept semaines. Je compterai donc sur la marge d'erreur de la prédiction.

Fête de la musique

Depuis 1995, tous les 21 juin, les rues de Berlin s'animent, donnent de la voix, du rythme, du son. Mais comme tout a commencé en France en 1982 (merci Jack), ici aussi, ça s'appelle "Fête de la musique" en français et avec l'accent. La Fête donc, c'est demain soir, partout dans Berlin. A ne manquer sous aucun prétexte. Pour ma part, j'ai sélectionné un petit groupe franco-berlinois sympathique, Skavache (photo), dans le style reggae/ska. A voir sur la Zionskirchplatz, à Penzlauer Berg. Je l'ai trouvé un peu par hasard en fouinant sur le programme consultable sur internet. Le lien est juste au-dessous. A vous de jouer !

A voir sur internet :

Le programme à Berlin
Le site de la Fête de la Musique en Allemagne
Le "myspace" du groupe Skavache

French lovers

Déjà 100 000 visiteurs. A peine vingt jours après son ouverture, l'exposition "Die schönsten Franzosen" doit accueillir demain son 100 000e visiteur. Pourtant, parmi les témoignages que j'ai recueillis, on n'y patiente pas de manière interminable comme c'était le cas pour l'exposition "MoMA" en 2004. Les organisateurs ont en effet trouvé un système judicieux pour éviter la queue : Les visiteurs sont avertis par SMS du moment où ils peuvent se présenter au musée.

Frankreich total

Le tout nouveau Tip —l'une des deux "bibles" de la vie culturelle berlinoise (le "Pariscope" local, en somme)— sort en couverture les bons vieux clichés français. Béret, pull marin, baguette... et même la Funkturm berlinoise qui ressemble étrangement à la tour Eiffel. C'est la période : Outre l'exposition événement des œuvres françaises du XIXe à la Neue Nationalgalerie, c'est en ce moment la Semaine annuelle du cinéma français, sur le Ku'damm et à Friedrichshain, c'est bientôt l'heure du Tour de France (la course, mais aussi la soirée du Roter Salon à la Volksbühne), les soirées françaises se multiplient (comme la Boum, une fois par mois, à l'Eingang 28, près de Senefelderplatz)... La France est à la mode à Berlin et Berlin est à la mode en France. Le magazine y consacre un dossier complet.

Actuellement en kiosque. Quelques extraits sur le site :

Tip Berlin, French connection

Sarkozy était ivre... de paroles

Je n'étais malheureusement pas présent à la conférence de presse donnée par Nicolas Sarkozy à Heiligendamm pour en témoigner. Richard Werly, un confrère du quotidien suisse Le Temps, en parle aujourd'hui sans détour : "Je vous parle en connaissance de cause. J'étais au troisième rang, juste devant la caméra dont les images du président français circulent aujourd'hui abondamment sur l'Internet." Il avoue qu'en voyant le président débarquer, en retard, l'excès d'alcool ne lui est pas venu à l'esprit. Celui-ci paraissait plutôt pris de "vertige". Richard Werly écrit ainsi que "ce Nicolas Sarkozy paraissait éberlué, bluffé, étonné lui-même d'être enfin là, dans ce "saint des saints" de la puissance mondial", comme "un grand ado un peu perdu, sortant de sa pochette surprise ses propositions pour sauver le monde". Pour Richard Werly, le président français était "d'abord ivre d'être là. Saoulé par ses propres paroles".

A lire en intégralité dans Le Temps :

Heiligendamm, jeudi 7 juin, 17h30...
La vidéo de la conférence de presse

Brad, Angelina... et Tom

Est-ce la fin d'une ère ? Celle où Berlin était la capitale où tout était possible à condition d'avoir des idées, de l'imagination et un peu d'ambition. Faudra-t-il désormais, comme à Paris, Londres et New York avoir de l'argent pour y réussir sa vie ? Après Brad Pitt et Angelina Jolie, voici que Tom Cruise songerait à s'y installer avec sa famille. C'est ce qu'annonce ce matin le quotidien "people" Bild Zeitung : Il viendrait d'acquérir une villa dans le quartier de Wannsee. L'information a été reprise dans la foulée par Die Welt, plus sérieux, et un autre tabloïd local, le Berliner Kurier, qui affirme qu'il arriverait dès aujourd'hui pour emménager. La capitale populaire (dans le bon sens du terme) tournerait-elle au Beverly Hills européen ? Il reste certes un peu de marge.
Pour Tom Cruise, c'est moins surprenant lorsqu'on se souvient qu'il y a inauguré il y a quelques mois une antenne de l'église de la Scientologie. L'acquisition d'une villa à Berlin se révèle d'ailleurs être un formidable coup de pub pour la secte.

A lire aussi sur le même sujet :

Les nouveaux voisins (février 2007)
Le samedi, c'est scientologie (janvier 2007)

En passant par Heiligendamm...

Quel bilan pour la France au sommet du G8 ? Alors que la chancelière allemande triomphe, voici la conférence de presse du président français. L'avez-vous vue sur les chaînes françaises ?

Pas de "rupture" pour l'axe franco-allemand

Nicolas Sarkozy avait promis la rupture. Et "l'axe franco-allemand", comme il le nomme, ne faisait pas exception à la règle, dans son programme électoral. Pour lui, il fallait le "refonder", comme il l'a martelé pendant toute sa campagne et confirmé dans une interview au journal Le Monde à la veille de son élection. Outre les rencontres bilatérales qui existent déjà, on pouvait donc s'attendre à de nouvelles initiatives pour intensifier les relations entre la France et l'Allemagne.
Occasion rêvée d'en avoir le cœur net : Les deux ministres des Affaires étrangères se rencontraient officiellement pour la première fois mardi, à Berlin. En conférence de presse, j'ai donc demandé à un Bernard Kouchner décontracté, au teint "retour de Malte", quel sens il entendait donner au projet de "refondre l'axe franco-allemand" de Nicolas Sarkozy. L'intérêt de sa réponse tient dans son inintérêt. "Je ne sais pas exactement ce que voulait dire le président de la République avant d'être élu. Mais je sais ce qu'il a fait le jour après son élection", m'a-t-il lancé, insistant sur le caractère essentiel de "la fraternité franco-allemande" en Europe et dans le monde. En clair, il n'y aura rien de fondamentalement nouveau, si ce n'est le style. La "rupture" (dans le sens du changement) promise par Nicolas Sarkozy n'aura pas lieu.

Six mois

Six mois que Knut, l'ours blanc du zoo de Berlin, est né. Six mois qu'il ne se passe pas une journée sans qu'il fasse l'objet d'un article, d'une couverture, d'un numéro spécial, d'une émission en direct à la télévision. Six mois que des gadgets à son effigie ont détrôné les traditionnels morceaux du Mur au "top 10" des meilleures ventes des boutiques de souvenirs. Six mois qui sont à nouveau l'occasion rêvée, pour tous les médias, de rajouter une couche à la surmédiatisation du petit ours. Et, contre toute attente, les Berlinois ne s'en lassent pas. Knut reste leur mascotte préférée et, malgré l'abondance, ils continuent à se ruer sur tous les objets à son image. La longueur de la file d'attente du zoo est toujours aussi dissuasive, à ses heures de sortie. En six mois, il a tout de même beaucoup grandi. Il n'est déjà plus le petit bout de chou qui avait fait craquer le monde entier. Et quand il sera devenu grand, Knut sera simplement un ours polaire parmi les autres. Après six mois en VIP, Knut va-t-il retourner à l'anonymat ?