La grève avec le sourire
Une grève aussi suivie et aussi déterminée que celle qui a commencé en Allemagne mercredi (des centaines de vols annulés, les métros et les tramways à l'arrêt, pas d'autre solution que d'emprunter le vélo...), ça rappelle la France. Le pays de la Révolution et des révoltes. Les étudiants et les travailleurs parlent d'ailleurs de "comportement français" à chaque fois qu'ils entreprennent une manifestation ou une opération coup de poing dans un conflit social. Pourtant, cette fois-ci, c'est en Allemagne que ça se passe.
Pas de métro, dans la capitale allemande, c'est très embêtant pour se déplacer et aller au travail. Mais comme ça n'arrive pas tous les jours, chacun s'en accommode pour l'instant. Il n'y a que dans la gare de Friedrichstrasse, le "hub" des trains rapides au centre de la ville, que c'est un peu la panique. Les policiers y sont postés pour réguler le flux de passagers qui "bouchonnent" dans les couloirs (300.000 de plus par jour!). Mais sinon, les Berlinois gardent le sourire.
Les rues sont plus animées, puisque tout le monde est obligé de marcher... Et j'ai même vu ce matin, dans les rues de Prenzlauer Berg, une femme enceinte qui se baladait à l'arrière d'une sorte de "pousse-pousse". Un homme, sans doute le sien, pédalait à l'avant. Elle avait le sourire. C'est drôle combien la grève peut paraître sympathique quand on décide de la prendre avec le sourire.
Ça n'a pas empêché le maire, Klaus Wowereit, de lancer un appel aux agents de la société de transports. Il leur demande de reprendre le travail et de "revenir à la raison". Il faut dire que le mouvement doit se durcir à partir de lundi, dans toute l'Allemagne. Et là, on risque de moins rire.
Libellés : Politique/société
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