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09 novembre 2007

Le Mur banalisé ?

Le 9 novembre. La date résonne toujours, comme s'il s'agissait d'un jour suspendu dans le temps. Mais dix-huit ans après, que reste-t-il du Mur, de son souvenir ? Le gouvernement allemand vient d'annoncer qu'un monument "pour la Liberté" sera symboliquement érigé dans deux ans, pour les vingt ans de sa chute, à Berlin et Leipzig. Et après ? A l'heure où l'Allemagne démonte un à un les derniers symboles du communisme —le Palais de la République, le dernier pan de Mur à la East Side Gallery—, le Mur est-il encore autre chose qu'une attraction touristique ?
Pour beaucoup d'habitants de mon quartier, à l'Est de Berlin, son souvenir est le dernier lien avec leur passé, que d'aucuns tentent à tout prix d'effacer. Une enfance ou une adolescence passée à haïr ce qu'on leur demande aujourd'hui d'adorer : le capitalisme, et le culte de la consommation qui l'accompagne. Le Mur, c'est un petit rappel qu'il existait quelque chose avant. Quelque chose de différent.
Comble du malheur, pour les Ostalgiques purs et durs, l'ouverture du centre commercial Alexa en septembre, sur la mythique Alexanderplatz, s'est accompagnée d'une campagne de promotion au slogan très osé : "La plus grande ouverture depuis la chute du Mur". Les publicitaires ont appris qu'on ne badine pas avec ce genre de souvenirs à Berlin. La foule compacte de plusieurs milliers de visiteurs, venus pour profiter des promotions dès minuit le jour dit, a détruit des escalators et des vitrines. Plusieurs milliers d'euros de réparation dès le premier jour d'ouverture. C'est le prix à payer lorsqu'on se moque du passé. Toujours bien vivant.

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1 Comments:

Blogger Chronik said...

He's back in the jungle of the web writing!

3:47 PM

 

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