Ségolène Superstar

Vous imaginez un canard français faire sa grande Une sur une campagne électorale allemande ? Contrairement à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal n'a pas encore mis les pieds en Allemagne pour sa campagne et elle y fait déjà figure d'icône de la politique européenne. Le journal Tageszeitung, alias taz, de gauche certes, lui consacre aujourd'hui sa Une et sa page trois (la plus vue et lue dans un journal après la Une). Pas très positif, a priori, puisqu'il titre "Royal in Not", qu'on pourrait traduire par "Royal en détresse". Mais en réalité, Dorothea Hahn, qui a suivi la candidate dans un meeting participatif à Grenoble, s'efforce dans son article de la défendre face aux attaques dont elle a fait l'objet et qui ont précipité sa chute dans les sondages.
C'est vrai que, vu d'Allemagne, la campagne française prend vraiment des airs de comédie ridicule et pathétique. Ségolène Royal (la taz précise que certains journalistes n'ont pas hésité à la surnommer "Bécassine"...) est la cible d'attaques répétées, alors que les faux-pas de Sarkozy (l'affaire de l'espionnage de la vie privée de Royal par les RG par exemple) sont aussitôt oubliés. Sans doute le signe que le candidat de la droite maîtrise davantage son image dans les médias français. Les Allemands en tout cas ne sont pas dupes et ils apprennent, en prenant un peu de recul, à voir la campagne d'un autre œil. Où est le débat d'idées que gauche et droite avaient promis ?