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21 février 2007

La grande coalition


Après la Guyane, où Antoine Karam (parti socialiste guyanais) tenait les rênes du Conseil régional à la tête d'une majorité originale composée des socialistes et de l'UMP, et après l'expérience du gouvernement Merkel, mariage de son parti (la CDU) et du SPD de l'ancien chancelier Gerhard Schröder, je commence à devenir un expert en coalitions, voire en "Grande coalition", comme on dit dans le jargon politique allemand. Des alliances, au-delà des convictions profondes des partis, dans l'intérêt de la nation. Mais là, ça dépasse l'entendement.
Ségolène Royal, dont je n'ai pas vu la prestation télévisée sur TF1 en l'absence de retransmission en Allemagne (!), semble s'engluer elle-même dans ses réflexions stratégiques, à l'heure où les électeurs attendent un discours purement concret pour faire leur choix. François Bayrou, tout autant obnubilé par la stratégie électorale, tente de faire croire qu'il est convaincu d'être élu pour s'attirer les voix des sympathisants de gauche désespérés, mais néanmoins culpabilisés de n'avoir pas voté "utile" au premier tour de 2002. Du coup, pour les décomplexer de reporter leur voix sur l'UDF, il lance en l'air quelques noms de potentiels "Premier-ministrables" : Dominique Strauss-Kahn, Bernard Kouchner, entre autres. Pire, Nicolas Sarkozy s'abaisse également aux manœuvres électorales, de peur de se voir devancé, et assure qu'il n'aurait rien contre l'idée d'un gouvernement dirigé par... le socialiste Bernard Kouchner, encore lui. Ségolène Royal, en qui les électeurs feraient sans doute plus confiance s'ils connaissaient l'équipe avec laquelle elle entend travailler pendant son quinquennat, est la seule à n'avoir pas encore sorti la carte du Premier ministre. Pourquoi pas Juppé, tant qu'on y est ?!
Certes, l'UDF n'a plus grand-chose à voir avec le parti qui avait pactisé avec le FN en 1998, mais, sérieusement, vous voyez les Français élire un président au centre ou, plus improbable encore, s'aligner derrière une grande coalition gouvernementale ? Vu de Paris, la culture politique d'outre-Rhin fait encore pousser de grands cris. "Ils sont fous, ces Allemands !", entend-on çà et là, à chaque élection. Alors, de là à adopter les mêmes méthodes qu'eux... Vous n'y pensez pas : Adopter une méthode qui marche, alors qu'on est tellement habitué à une méthode qui ne marche pas ? Quelle drôle d'idée !

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bravo pour ton article.Les Français sont toujours bipolarisés même si les extrêmes sont "ôtés" à droite et à gauche. Les grandes coalitions et les mariages de la carpe et du lapin ne sont pas encore à l'ordre du jour !
Hier soir Sarko a été très Européen devant 7 à 8000 personnes. à+

12:52 PM

 

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