Berlinale 2007 : Action !

Le 57e festival international du cinéma de Berlin est ouvert. Ou presque, puisque la cérémonie d'ouverture n'aura lieu que le 8 février. Ce matin, le directeur de la Berlinale a donné le coup d'envoi médiatique avec la traditionnelle conférence de presse qui présente l'ensemble des films sélectionnés pour la compétition ou hors-compétition. Comme je vous l'avais dit il y a quelques semaines, c'est le film "La Môme" de Dahan retraçant la vie tourmentée d'Edith Piaf qui ouvrira le bal. Une salle de plus devrait permettre au public de profiter de la programmation exceptionnelle : le Cubix, sur l'Alexander Platz. Mais pour tous ceux qui n'auront pas la chance d'obtenir un ticket ou d'être à Berlin à ce moment-là, il y aura toujours TV5 Monde. Le partenaire-média diffusera trois films sur son antenne : Les Mauvais Joueurs de Frédéric Balekdjian (Prix Manfred-Salzgeber dans la section Panorama de la Berlinale 2005), Les Temps qui changent d'André Téchiné, avec Deneuve et Depardieu (en compétition en 2005), et Petites coupures de Pascal Bonitzer, avec Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas et Ludivine Sagnier (en compétition en 2003). Et pout tous ceux qui se presseront autour de la Potsdamer Platz pour apercevoir les stars, du 8 au 18 février, les organisateurs ont dévoilé quelques noms prestigieux parmi ceux qui feront le déplacement : Marion Cotillard, Jenifer Lopez, Marianne Faithfull, Sharon Stone, Clint Eastwood, entre autres pointures.

L'Hebdo N°1

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Paris-Berlin en kiosque

Dès demain, le nouveau numéro du magazine Paris-Berlin sera disponible en kiosque en France et en Allemagne. Au sommaire, une grosse enquête sur les ados en France et en Allemagne, la "génération SMS" comme je l'ai appelée, que j'ai menée pour le volet allemand avec Pascal Morand et Caroline Montaigne en France. Vous y trouverez aussi une interview exclusive de Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes et ancien prof d'allemand, faisant partie des pressentis pour le poste de Premier ministre en cas de victoire de Ségolène Royal à la présidentielle. Il y livre les projets du PS quant aux relations franco-allemandes. Aussi : les rubriques habituelles pour organiser vos sorties à Berlin et Paris.
Rendez-vous sur le site www.magazine-paris-berlin.com pour connaître la liste des points de vente ou vous abonner.

Berlin by neige

Le roi de Bavière se recycle

Le ministre-président de la Bavière, Edmund Stoiber, qui vient d'annoncer qu'il quitterait ses fonctions en septembre, a déjà reçu une offre d'emploi. Comme son opposante Gabriele Pauli lui reproche d'avoir "un problème avec les femmes", l'édition allemande du magazine masculin FHM vient de lui proposer de se charger du recrutement de ses modèles féminins. L'offre est sérieuse, avec une rémunération. Edmund Stoiber acceptera-t-il de démarcher celles qui se dénuderont en couverture du magazine ? Il n'a pas encore fait connaître sa réponse...

Si d'aventure...

Vous avez envie d'une surprise musicale pour égayer votre grise journée d'hiver ? Le CTM 2007, "festival des musiques aventureu-ses", s'ouvre aujourd'hui. Au programme pendant onze jours : de multiples surprises électroniques et de nombreux artistes et DJ français sur les scènes berlinoises. A commencer par l'opening concert aujourd'hui, à 21 heures, à la mythique Volksbühne de Rosa-Luxemburg-Platz. Le Français Pierre Bastien officiera, parmi d'autres, sur la scène du théâtre.
Autres temps forts :
Ce vendredi, à 20h, Maria am Ostbahnhof (MaO), le film de Jean-Christophe Goudry, "Mr De, A Detroit Story".
Ce samedi, dès 23h, MaO, un florilège des plus grands DJ du monde pour la soirée Wasted_4.
Vendredi 2 février, dès 23h, MaO, soirée française "A bout de souffle", avec Yuksek, Jay Hase, Nôse, etc.
Du 2 au 4 février, de 19h à 23h, à Air Garten, Waldemar Str. 42, performances musicales de Frédéric Bigot alias Electronicat.
Tout le programme est sur www.clubtransmediale.de

Maestro total

Encore un mois à attendre, pile poil. L'excellent groupe berlinois Stereo Total, emmené par sa chanteuse française Françoise Cactus, sort son best-of des "années bungalow". Souvenez-vous de "Liebe zu dritt" (l'amour à trois), à la mélodie et aux paroles déjantées, chanté avec un accent französisch très prononcé. Les Allemands en tout cas ne l'ont pas oublié. Il fait partie des plus grands tubes. Et ce n'est pas le seul morceau incontournable du groupe. Je suis fan depuis la première fois que j'ai entendu l'un de leurs morceaux. C'est un "must" (un "muss" plutôt en allemand) pour tous ceux qui baignent dans l'univers franco-allemand et un plaisir aussi pour tous les autres. Rendez-vous chez votre disquaire, le 26 février. L'album s'appelle "Party anticonformiste". Et, comme le recommande le groupe, écoutez-le avec le volume à fond pour éveiller la curiosité de vos voisins.

En guise d'avant-goût :

Sans frontière

Hier, 22 janvier, c'était la journée franco-allemande. C'est ainsi depuis quatre ans, depuis le 40e anniversaire du traité de l'Elysée, signé le 22 janvier 1963 entre Adenauer et De Gaulle. Comme chaque année, l'ambassadeur de France à Berlin a organisé une grande cérémonie pour célébrer cette amitié. Parmi les invités : le maire de Berlin, Klaus Wowereit, le PDG de la Deutsche Bahn (société des chemins de fer allemands), les "ambassadeurs" de la culture française (libraires, universitaires, militaires...), les responsable des DFG (clubs franco-allemands)... Et, comme chaque année, l'ambassadeur a présenté le livre retraçant l'année franco-allemande. Mais chose inhabituelle, chaque invité est reparti avec un petit cadeau supplémentaire (en photo) : un pin's et une plaque à coller sur sa voiture symbolisant l'amitié franco-allemande. Avec ça, le fameux "couple" n'est pas près de tomber en panne. En tout cas pas en voiture.

La dinde

Grâce à Nadine, qui a eu la gentillesse de m'inviter à dîner hier soir, j'ai découvert une nouvelle originalité lexicale. A sa table, il y avait une grosse dinde. SUR la table bien sûr. Une bête imposante de 4,8 kilos. Exquise. Et devinez comment on dit "dinde" en allemand... Une idée ? Dans la langue de Goethe, une dinde se dit "Pute". Comme quoi il est parfois inutile de se torturer l'esprit pour parler quelques mots d'allemand. C'est comme le français, mais sans la métaphore.

Coup de vent

Ce matin, autour de neuf heures, il flottait comme une ambiance de ville-fantôme. Après le passage de l'ouragan Kyrill, tout était sens dessus-dessous, les poubelles éventrées, les déchets éparpillés et certains arbres déracinés. Les Berlinois n'avaient pas encore mis le nez dehors. Sous ce petit crachin, la capitale était devenue le royaume des corbeaux.


Et, depuis chez moi, impossible de voir la pointe de la Fernsehturm (la tour de télévision), habi-tuellement visible à perte de vue, depuis n'importe quel point de la ville. Ce matin, elle est perdue dans les nuages.
La toute nouvelle Hauptbahnhof, inaugurée en grande pompe il y a exactement huit mois, a aussi subi de graves dégâts. Tout le monde est un peu sous le choc. Sonné.

Zerstoibert

J'ai découvert ce nouveau mot hier, dans les colonnes de la Berliner Zeitung, et j'avoue qu'il m'a plutôt amusé...
Vous vous souvenez sans doute comme moi de cette petite phrase de Jacques Chirac, qui lui avait valu bien des moqueries : "Je le veut et je le peut" (en prononçant les "t" muets, bien entendu...). Eh bien, depuis quelques jours, les Allemands ont enfin leur petite phrase du même acabit. Elle est signée Edmund Stoiber, ministre-président de la Bavière depuis 1993 : "Je le veux, mais je ne le dois pas" ("Ich will, ich muss aber nicht"), au sujet de sa énième candidature ultra-contestée pour les élections de l'an prochain. Pendant une longue semaine, il a fait durer le suspense, avec cette seule petite phrase pour nous, journalistes, laissant ouvertes toutes les hypothèses. Aujourd'hui, il semblerait que son successeur ait été désigné. Cela se peut.

Sexe (3)

Ça y est. Histoire de vous donner le fin mot de l'histoire... J'ai finalement trouvé mon experte en matière de sexualité chez les jeunes. Rendez-vous donc à la fin du mois pour découvrir son interview dans le magazine Paris-Berlin.
www.parisberlin.fr

Aérien

Si vous voulez plonger votre regard dans l'immense "tuyau" vert de Jean-Baptiste Bouvet et découvrir ses autres fantaisies de matières et de mots, c'est en ce moment et pour quelques jours encore à la galerie de Daniel Lima, rebaptisée Air Garten, Waldemarstrasse 42, du côté de Kottbusser Tor, à Kreuzberg.

Psychose

J'ai assisté hier à l'avant-première d'un film assez marquant, au Kino Babylon. Raum 4070, c'est son nom ("salle 4070"), s'attaque au thème de la psychose en prenant le parti risqué de suivre, sans sortir d'une salle, le cheminement d'idées d'un séminaire animé par un psychiatre et réunissant une soixantaine de personnes concernées (malades, familles ou professionnels). A travers les témoignages poignants, il montre la diversité des symptômes et, surtout, apprend que la "maladie" est plus fréquente qu'il n'y paraît : un Allemand touché sur cent.
Si les statistiques étaient semblables en France, ce que l'on peut aisément supposer, cela pourrait en partie expliquer comment 70 000 personnes en sont venues hier à choisir le candidat Sarkozy pour la prochaine présidentielle et pourquoi les élus d'extrême droite au Parlement européen s'apprêtent à officialiser aujourd'hui, dans une quasi-indifférence, la création de leur groupe. La montée en puissance de ceux qui font leur beurre avec la peur des gens est effrayante. Mais loin de moi l'idée de sombrer dans la psychose.

(Photo : capture d'image du film Raum 4070)

Un tram terrible !

Il y a des jours comme celui-ci où je plains vraiment les chauffeurs de la BVG, la compagnie de transports berlinois. Il est deux heures du matin, le tram est bondé et le spectacle offert par cette population nocturne qui rentre chez elle, ou souvent se déplace pour poursuivre la soirée dans un autre lieu, est sans doute terriblement affligeant depuis sa cabine de commandes. Entre les groupes de jeunes qui profitent du trajet pour vider leurs bouteilles de bière, tranquillement, il y a déjà ces deux jeunes filles. Fringuées chic avec leur sac-à-main imitation Vuitton, elles recouvrent le brouhaha de la rame par leur violente et bruyante discussion. Leur altercation même. L'une a couché avec le copain de l'autre, et tous les passagers sont désormais au courant. Sans doute le chauffeur a-t-il aussi surpris certaines bribes de conversation... "Si tu l'aimais vraiment, tu aurais remarqué qu'il s'ennuyait avec toi !" Leur discussion déclenche en tout cas une crise de fou rire communicatif dans un autre groupe de jeunes filles, assises juste en face. Le tramway se remplit, les deux rivales continuent à s'étriper.
Assis à côté de moi, un couple d'Italiens se fait les yeux doux. Lui ouvre grand le sac plastique qu'il portait sur les genoux pour dévoiler à son amie son contenu très suggestif : une botte de persil et, en son centre, une banane. Mon niveau d'italien étant extrêmement limité, je comprend simplement qu'il lui dit "c'est pour toi" et lui propose d'y goûter. Les autres passagers et moi, nous n'en demandions pas tant. Car je vous vois déjà me prêter des tendances au voyeurisme. Eh bien sachez que tout cela se passe, à Berlin, sans aucune pudeur, aux oreilles et aux yeux de tous. Ici, on prend le terme "transports en commun" à son sens premier.
Rentre alors deux punks, vestes en cuir, piercings, tatouages. L'un deux porte une corne plantée dans le lobe de son oreille. Pas très rassurant, a priori, mais le spectacle est là encore quasi-quotidien à Berlin. C'est une ville qui accepte la différence, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire sur ce blog, et c'est bien ainsi. Sauf que le punk en question aperçoit à son tour la banane dans sa botte de persil que l'Italien porte sur ses genoux et qu'il commence à s'en amuser. Du coup, l'Italien fait moins le malin et commence à remballer son fruit en érection, dans le sac plastique. Tout ce petit monde descend finalement deux stations plus loin, juste avant la mienne.
Non, vraiment, je plains les chauffeurs de tram berlinois. Remarquez, au moins, lorsqu'ils travaillent de nuit, ils ne s'ennuient jamais !

Le samedi, c'est Scientologie

Panique à bord du navire SPD (le parti qui dirige la ville de Berlin) et parmi les habitants du quartier huppé de Schöneberg, côté Ouest. Après avoir fait depuis une semaine la une des médias berlinois (une belle publicité), l'église de la Scientologie ouvre officiellement les portes de sa succursale allemande aujourd'hui. Selon les sources, la secte attendrait 5 000 à 10 000 invités pour l'occasion. Et elle entend bien faire son trou, en prêchant la bonne parole dans la capitale allemande. Le danger est imminent. Il guette depuis cet immense bâtiment de verre et d'acier racheté par les fidèles.
Mais ce n'est pas nouveau. Au printemps dernier, je m'étonnais déjà que, la Coupe du monde à peine achevée, une grande tente jaune estampillée du logo de la secte ait pris place à la sortie de la toute nouvelle gare centrale de Berlin (Hauptbahnhof). Objectif : convaincre de nouveaux fidèles. Une opération renouvelée en période de Noël devant la gare (tout aussi centrale) de Friedrichstrasse, la rue des grands magasins. Sournoisement, la secte gagne du terrain. J'espère que les Berlinois ne seront pas dupes. Malheureusement, la Scientologie a un atout de taille. Il s'appelle Tom Cruise. Certains journaux ont même laissé entendre que l'ambassadeur de la secte pourrait être à Berlin aujourd'hui pour assister à l'événement.

Ne m'appelez pas Clara

Etre journaliste à Berlin, c'est donc ça ! Comme je l'ai découvert hier soir, dans la nouvelle série de la chaîne ProSieben ("Verrückt nach Clara")... Il va falloir que je pense sérieusement à un relooking et que je passe plus de temps sur les terrasses de café de la Kastanien Allee. Remarquez, je ne suis pas une femme, je ne bosse pas pour un magazine de mode et, mieux encore, je ne m'appelle pas Clara Stern. Et puis, c'est pas encore le printemps !

Berlinale

La reconnaissez-vous ? Il s'agit de la comédienne Marion Cotillard méta- morphosée en Edith Piaf. C'est officiel depuis hier : Le film d'Olivier Dahan, "La Môme" (appelé "La Vie en Rose" sur les écrans allemands), fera l'ouverture du festival international du film de Berlin le 8 février, la Berlinale.

... Entre deux chaises

Angela Merkel (encore elle !), à la fois chancelière fédérale allemande et présidente du Conseil européen, l'a dit hier : "L'énergie et la protection climatique figurent parmi nos priorités. Il faut que l'Europe garantisse son indépendance énergétique". C'est vrai pour l'Allemagne, qui subit en ce moment l'interruption du service de son fournisseur russe de pétrole suite à un conflit entre Russie et Biélorussie. C'est vrai également pour l'Europe, qui ne produit que la moitié de ses besoins énergétiques. Sauf que, si Merkel est en ce moment à la tête des deux entités politiques, l'Allemagne et l'Europe n'ont pas la même vision en la matière. Bruxelles pourrait annoncer aujourd'hui qu'elle se résout au nucléaire, produisant moins de gaz à effet de serre, alors que l'Allemagne combat justement le nucléaire. J'entendais ce matin un expert dire, sur RFI, que si l'Allemagne remplaçait l'une de ses usines électriques par une centrale nucléaire, elle réduirait d'autant les émissions de gaz qu'en installant trois millions d'hectares d'éthanol. Je ne suis pas assez câlé pour vous dire s'il s'agit d'info ou d'intox, mais cela fait réfléchir. Pour ma part, je suis de l'avis allemand que les dangers (encore trop peu connus) du nucléaire sont suffisamment importants pour chercher une alternative. Le débat est lancé.

Angie

Angela Merkel. Ce n'est pas quelqu'un que je recontre tous les jours, la chancelière allemande. C'était aujourd'hui seulement la deuxième fois en l'espace d'un an, à l'occasion de la réunion conjointe Commission européenne/gouvernement fédéral. Mais je dois dire que je suis à chaque fois surpris en la voyant. Par ses grimaces certes (c'est vrai qu'elle comble à chaque fois de bonheur l'objectif de mon appareil photo...), mais surtout par son charisme. Quand on la voit à l'œuvre, elle renvoit Chirac et tous les grands décideurs de ce monde au rang de ridicules pantins. Elle en jette ! Je n'aurais pourtant jamais parié un centime d'euro sur elle, avant qu'elle accède à la chancellerie. Je dois reconnaître que je me suis trompé. Quant à ses actions, c'est une autre histoire, mais au moins on ne peut pas lui reprocher de manquer de charisme. Pourtant, dieu sait que les femmes en politique sont attendues au tournant sur ce point...
Pour la petite histoire, sachez que le site internet de la chancellerie a dû changer de nom avec l'arrivée de Merkel au pouvoir. Plus possible de garder "www.bundeskanzler.de", car il ne s'agissait plus d'un chancelier, mais d'une chancelière. Tout a donc été transféré vers l'adresse au féminin "www.bundeskanzlerin.de". Dans quelques mois, le site de la présidence française n'aura, lui, pas besoin de déménager, puisqu'il porte déjà un nom féminin : "www.presidencedelarepublique.fr".

Rire ou pleurer ? (2)

Un article de la Netzeitung poursuit aujourd'hui le débat autour du film comique "Mein Führer" et alimente la réflexion autour de la question : Peut-on rire de tout ? Il m'a permis de remettre la main sur une vidéo, hilarante je dois bien l'avouer, qui montre Hitler en train de péter les plombs dans son bunker, le 30 avril 1945. Le tout en animation et en musique. La voici, pour vos yeux curieux...

Une petite précision pour les non-germanistes... Le refrain pourrait être traduit à peu près ainsi : "Adolf, vieux connard de nazi, capitule donc !" / "Non, je ne capitulerai jamais..."

Cher Vous...

Cher Vous qui faites la pluie et le beau temps, là-haut, qui que vous soyez,
Je vous écris pour vous dire qu'il est temps de passer à la saison suivante. Je ne reconnais plus Berlin. Envoyez-nous la neige ! Ou sinon !... Ou sinon je lance une pétition pour que Nicolas Hulot se présente à l'élection présidentielle en France.

Rire ou pleurer ?

Peut-on rire de tout ? Telle est l'éternelle question, rendue une fois de plus d'actualité en 2006 par les désormais célèbres caricatures de Mahomet. Nouvel épisode du débat, en Allemagne, avec la sortie du film parodique "Mein Führer", qui se propose de revisiter la vie d'Hitler en se moquant de lui. Je ne l'ai pas vu, je ne ferai donc aucun commentaire sur la forme, mais personnellement l'affiche montrant le sosie de l'homme immonde ne me donne pas tellement envie de me précipiter dans la première salle obscure.
Elle me rappelle aussi l'épisode peu sympathique vécu l'an dernier, quelques semaines à peine après mon arrivée à Berlin, alors que je me rendais sur l'île aux Musées (au centre de Berlin) pour un rendez-vous avec l'un des responsables du Museum historique allemand. Je m'en suis vu refuser l'accès par des policiers, qui prétextaient une manifestation. Derrière eux, j'apercevais les bâtiments emblématiques de la capitale recouverts d'immenses drapeaux rouges estampillés de la croix gamée. Effrayant. Devant eux, un défilé militaire mené par un sosie d'Hitler. Il m'a fallu de longues minutes avant que je me rende compte que ce spectacle glaçant était en réalité le tournage d'un film plus vrai que nature. Ce fameux "Mein Führer", supposé faire rire l'Allemagne entière.

Lisa est Betty

Cherchez l'erreur. A gauche, Lisa Plenske héroïne de "Verliebt in Berlin" qui est, je dois l'avouer, ma série télévisée allemande préférée ; à droite, Betty Suarez, son clône pour la copie conforme diffusée depuis septembre par la chaîne américaine ABC sous le nom de "Ugly Betty". Du peu que j'en ai vu, l'histoire est sensiblement identique, presque dans les moindres détails. Lisa/Betty, pauvre jeune fille complexée par son apparence physique, débarque dans une maison de haute couture où elle se trouve propulsée, du jour au lendemain, comme assistante du directeur... dont elle tombe amoureuse. Les Américains n'ont vraiment aucun scrupule devant une recette qui marche (un carton en Allemagne !). Pas étonnant si TF1 a déjà racheté les droits à ABC.

Sexe (2)

Je poursuis dans la foulée de mon message d'hier. Car je suis passé hier soir, avec Nadine et Thomas, dans la Oranienburgerstraße. J'ai été surpris par le nombre inhabituellement élevé de prostituées qui y faisaient le trottoir. Pénurie de clients ou recrudescence des travailleuses du sexe dans cette rue très prisée ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu'elles étaient apparemment beaucoup plus nombreuses et surtout beaucoup plus jeunes que d'habitude. J'ai toujours pensé que le système allemand, qui regarde la prostitution sans hypocrisie en permettant aux travailleurs du sexe de déclarer leur activité, permettait plus qu'ailleurs de contrôler les dérives. Mais là, je ne peux m'empêcher d'imaginer quel trafic monstrueux pourrait-être à l'origine de cette arrivée massive de jeunes filles, peut-être forcée à vendre leurs services, alors qu'elles ne savent encore parler que quelques mots d'allemand, à peine.

Sexe

Je vois déjà vos yeux se précipiter sur ce texte pour savoir ce qui peut bien se trouver au-dessous du titre "sexe". Vous risquez d'être déçu(e). Je ne m'apprête pas à faire de révélations croustillantes. Non. Juste vous faire part d'une remarque que je me fais aujourd'hui : Je suis heureux de ne pas être un ado allemand confronté à un problème sexuel. Pourquoi ? Parce que je suis en charge ce mois-ci, entre autres, d'une enquête sur les ados allemands et le sexe, et que la recherche d'un témoin expert (sexologue, psychologue pour enfants...) semble relever de la mission impossible. Si je rencontre des difficultés, je n'ose pas imaginer ce que cela doit être pour un jeune qui ose à peine évoquer le sujet, de peur d'être la risée de ses camarades. Impossible pour lui de trouver, spontanément, une réponse à ses interrogations légitimes. Il ne semble exister, par exemple, aucun "numéro vert" pour écouter les questions des jeunes. Même les blogs consacrés au sujet sur internet se comptent sur les doigts de deux mains.

Ein Jahr

Cela fait exactement un an aujourd'hui que je suis arrivé à Berlin pour m'y installer. Un moment assez émouvant quand je regarde rétrospectivement toutes les belles choses, aventures et rencontres exceptionnelles, que j'y ai faites. Merci à vous tous, d'ici ou d'ailleurs, croisés sur les routes allemandes.

Mauvais départ

Pas pour moi, le mauvais départ, mais pour l'une des personnalités les plus importantes de la ville : le maire Klaus Wowereit. Il a franchi le cap de la nouvelle année dans un bistro, alors que sa belle demeure du Ku'damm était le théâtre d'une intervention des pompiers. Sur le coup des 23 heures, son compagnon s'est rendu compte qu'une fusée avait atterri sur la terrasse et déclenché un incendie. Il a aussitôt alerté les secours et tous les invités ont dû déserter l'appartement pour trouver, à la dernière minute, un abri où célébrer comme il se doit la nouvelle année. Moralité : Il ne s'agirait pas d'un incendie criminel ou d'un attentat, selon les pompiers, mais juste d'un très mauvais coup de malchance.

PS : Comme je n'étais pas invité à la fête privée de Klaus Wowereit, il s'agit d'une photo de lui hors contexte, que j'avais prise lors d'un de ses meetings électoraux, il y a trois mois.

Bonne année !

Frohes neues Jahr ! Happy new year ! Au lendemain du réveillon de la Saint-Sylvestre, les pétards et les bris de verre recouvrent ma rue, offrant un spectacle quasi-apocalyptique.