Elle lui tape sur les nerfs

Il souffle un petit vent "frech" entre Paris et Berlin. Merkel "tape sur les nerfs" de Sarkozy, aurait confié un proche du président français au journal Rheinische Post. Et réciproquement. Le ton du nouveau locataire de l'Elysée agaçe la chancelière. Leur rencontre bilatérale qui vient d'avoir lieu à Meseberg, dans le Brandebourg, a sans doute pris la forme —en coulisses— d'une mise au point entre la chancelière et le président. En public, ils parviennent de plus en plus difficilement à cacher leurs désaccords.

Munich pour exemple ?

"Cela place les villes sous pression", explique le directeur de l'organisation INSM (qui signifie "Initiative Nouvelle économie sociale de marché"). Selon lui, les moins bien placées doivent s'inspirer des premières, dans le classement des villes selon leur "puissance économique" que vient de publier l'INSM. Parmi les 50 plus grandes villes allemandes, examinées à la loupe selon plus d'une centaine de critères et d'indicateurs, Berlin arrive en dernière position. Et Munich en première.
La capitale est notamment plombée par son PIB par habitant —qui a à peine augmenté depuis 2001, alors qu'il a grimpé de 5,4% en moyenne dans les autres villes allemandes pour la même période— et par son marché du travail limité.
Berlin doit-elle pour autant s'inspirer des recettes munichoises pour remonter à tout prix dans le classement ? A ce jeu, elle risquerait de perdre son étiquette "pauvre mais sexy", selon l'expression du maire Klaus Wowereit. Ce côté atypique dans le paysage allemand, qu'elle cultive aujourd'hui, lui garantit une attractivité non négligeable à long terme. Sa véritable richesse, en somme.

Berllywood

Un de plus. Robert Redford est venu allonger la liste des stars d'Hollywood stationnées dans la capitale allemande. Après Tom Cruise, avec son épouse Katie Holmes et sa fille, après Brad Pitt et Angelina Jolie, une énième figure mythique du cinéma américain s'installe à Berlin. Provisoirement cette fois-ci, car Robert Redford vient "aider Tom Cruise" pour son tournage. "Un rôle exigeant", expliquent les journaux berlinois. Les médias semblent s'intéresser davantage à ce phénomène "Berllywood" (librement baptisé ainsi par mes soins) que les Berlinois eux-mêmes, qui poursuivent leurs activités quotidiennes sans s'en soucier.

C'est pas nous, c'est l'Europe

La hausse générale des prix, la disparition des petits producteurs, la perte des valeurs, les OGM même ! Combien de fois l'a-t-on entendu ? C'est la faute à l'Europe. Elle a bon dos, l'Europe.
Imaginez, en France, quelqu'un qui s'élèverait pour dire : "Voyez ceci. C'est bien. Et c'est grâce à l'Europe". En dehors de la campagne pour le "oui" au référendum sur la Constitution : tout bonnement impensable.
Imaginez encore ma surprise, hier, lorsque j'ai découvert une publicité allemande qui soulignait le mérite de l'Union européenne : "Nous baissons nos tarifs, mais c'est pas nous, c'est grâce à l'Union européenne", disait-elle en substance.
Un petit SMS de mon opérateur de téléphonie mobile m'a en effet averti que les tarifs à l'intérieur de l'Union baissaient. "L'Union européenne le rend possible", soulignait-il. L'effet Merkel (présidente de l'UE au premier semestre 2007) a sans doute agi sur l'europtimisme des Allemands. Tant mieux !

Cochon

C'est le qualificatif qui revient le plus fréquem-ment. Au sujet de la couleur du nouveau bâtiment de l'Alexander-platz. Un nouveau centre commercial, géant, au beau milieu de la place emblématique de Berlin-Est. "Rose cochon", disent les passants. Ou encore : "Blockhaus", "Bunker"... Ils ne sont pas tendres avec l'édifice qui se voulait inspiré du style Art Déco. De l'extérieur, Alexa (c'est son nom) ne semble effectivement pas être doté de fenêtres. "Mais l'intérieur est très lumineux", m'assurait il y a deux semaines l'une des personnes impliquées dans le projet. Il y aurait même un grand "puits" de lumière. On verra. Le centre commercial ouvre ses portes dans une semaine. Tout pile.
L'enseigne Media Markt (la Fnac à l'allemande) ose déjà le slogan : "La plus grande ouverture depuis la chute du Mur"... Les portes s'ouvriront au public dès minuit, le 11 septembre. Les travaux interminables de la place -dont la destruction du Palast der Republik et la reconstruction du Berliner Schloß- poursuivent la métamorphose. L'Alex n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'elle était il y a quelques années. L'arrivée de ce nouveau building, même rose cochon, ne me choque pas. A quelques pas de la mythique Fernsehturm (tour de télévision), nul doute que le pari risqué d'ouvrir un nouveau centre commercial sera couronné de succès. De là à le comparer à la chute du Mur...

L'été induit

Eh bien non. Les Berlinois n'ont pas encore rangé leurs tee-shirts, ni leurs vêtements d'été. Ce dimanche, ils n'ont pas abandonné la pelouse du Mauerpark, ni ce charmant petit Biergarten installé au milieu de la Schönhauser Allee. Les chaises longues sont encore de sortie. L'été appartient à ceux qui y croient !