Break

Vous l'avez compris hier, en lisant mon message, il flotte comme un parfum de vacances dans l'air de Berlin. Je quitte ce soir la belle et trépidante capitale allemande pour goûter au charme du Sud de la France. Je serai de retour dans une vingtaine de jours, regonflé à bloc, pour vous conter la suite des aventures berlinoises. A bientôt !

L'art de se la couler douce

En toute saison et en toute occasion, Berlin est sans doute la ville qui illustre le mieux l'expression "far niente", "se la couler douce" ou simplement "geniessen" en allemand, c'est-à-dire "prendre du plaisir", "savourer" s'il fallait trouver une traduction en français. L'hiver au chaud, toute la journée, à déguster un Milchkaffee et un brunch interminable dans l'intérieur convivial d'un café. L'été à l'extérieur. Car les températures et le soleil n'ont rien à envier à la Méditerrannée. Berlin est d'ailleurs la ville qui compte le plus grand nombre de plage dans sa surface urbaine. Dans la ville, chacun se pose donc sur la plage, serviette et lunettes de soleil, et peut se rafraîchir, voire se baigner, dans l'eau. Dernière nouveauté, la Spree (la Seine de Berlin) s'est vue dotée d'un Badeschiff, un "bateau de bain". Une piscine posée sur l'eau, testée avec Tania et David (photo), qui donne vraiment l'impression de se baigner au cœur de la capitale. Vue imprenable sur la tour de télévision et les monuments de la ville. On est pourtant à la plage, sur le sable et dans les chaises longues ou les hamacs. C'est tout simplement savoureux. Et ça n'existe qu'à Berlin.

Angie, dis-moi "tu"

C'est la nouvelle trouvaille du Bild Zeitung, le tabloïd numéro un en Allemagne, qui tire à près de trois millions d'exemplaires chaque jour. "Nous devons tous nous tutoyer !", invite le journal en "Une". Rien que ça. Le soleil brille, le Mondial était génial et l'humeur est au top, constate-t-il. Alors, pour jouer les prolongations, il souhaite que tous les Allemands se tutoient, en toutes circonstances, que ce soit entre voisins ou entre collègues de travail. Et pourquoi pas aussi tutoyer la chancelière ? Au fait, tu fais quoi Angie, pendant que le soleil brille ? On t'a vue dans les tribunes à chaque match de l'Allemagne, plutôt souriante et captivée. On t'a vue embrasser le président des Etats-Unis d'Amérique la semaine dernière, lors d'une enième rencontre Allemagne-USA. Mais en dehors du sport et des affaires étrangères, tu t'attaques quand aux dossiers intérieurs de l'Allemagne ? D'accord, tu t'es pas trop mal débrouillée sur la réforme de la Santé. C'est passé comme une lettre à la poste, après la demi-finale. Mais côté emplois, tu comptes faire quelque chose un jour ? Histoire de changer ce que tu critiquais tant chez ton prédécesseur Schröder... Angie, dis-moi "tu", toi aussi. Ta rentrée politique risque d'être chaude.

Voilà l'été

Non, ce n'est pas un cliché. Les Allemands ont un goût prononcé pour la mode, leur mode, qui frise notre conception du mauvais goût. A Berlin, c'est sans doute la différence la plus flagrante avec Paris, on ne fait pas attention à la façon dont les autres sont habillés. Chacun fait à sa manière, selon ses choix.
Après la mode "Mondial" où chacun rivalisait d'inventivité pour exposer les couleurs nationales, rouge-noir-or (cf. photo), l'air estival donne des ailes aux fashion victims allemandes. Short court, polo aux couleurs ternes, et surtout l'essentielle paire de tongs orthopédiques (alias Birkenstock) que l'ont porte, s'il-vous-plaît, avec les chaussettes !

Crazy

Love Parade. Il y a moins d'une semaine, sur l'avenue Unter den Linden au centre de Berlin, c'était encore la Fan Meile. Une succession d'écrans géants qui retransmet-taient les matchs du Mondial en direct. Hier, devant la porte de Brandebourg, pour le 14-Juillet, l'ambassade de France avait organisé son traditionnel bal musette. Ambiance accordéon, vin rouge et spécialités du terroir. Le spectacle est toujours plus surprenant. Aujourd'hui, plusieurs milliers de clubbeurs ont investi l'avenue, au milieu du parc du Tiergarten, en suivant des DJ juchés sur des chars géants qui diffusaient leurs rythmes électroniques grâce à des amplis surpuissants. Autour, les filles sont la plupart du temps en bikini, les garçons torse nu et dansent inlassablement, pris par la musique et par les litres d'alcool ingurgités, comme en témoignent les tessons de bouteilles qui recouvrent le bitume. Sans doute aussi d'autres substances. Les vigiles ont l'air bien impuissants face à ce flux incessant. C'est la première parade depuis trois ans à Berlin. "The Love is Back", dit le slogan.

Je tourne la page

Le mondial est fini. La vie continue. Après avoir échangé avec vous depuis les coulisses de la Coupe du monde, j'ai envie de poursuivre l'aventure sur le net. Rendez-vous désormais sur ces pages.

Petite précision pour ceux qui ne connaissent pas Berlin : Le motif ultra-kitsch en rose et gris, en titre de mon blog, c'est le papier-peint du S-Bahn, le métro berlinois. Il est illustré de la silhouette des monuments emblématiques de la ville et présente l'avantage de dissuader les taggeurs...