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28 février 2008

Politesses

Les Allemands n'ont pas fini de débattre sur Nicolas Sarkozy. Comme en France, sa petite phrase lors de l'inauguration du Salon de l'Agriculture fait grand bruit ici. "Casse-toi, sale con", ça fait mal dans la bouche d'un président.
Qu'on se rassure pour l'image de la France polie : les journalistes allemands ont eu la pudeur d'adoucir la formule en la traduisant. "Hau ab, du Idiot", ont-ils dit et écrit. Ce qui équivaudrait plutôt à : "Va t'en, idiot". Alors que Nicolas Sarkozy est plus impopulaire que jamais, de ce côté-ci du Rhin aussi, les journalistes prennent encore des pincettes. C'est assez inattendu.
Seuls les Allemands francophones ont pu retrouver la version originale, grâce à la magie de YouTube et de Dailymotion... et découvert que la traduction la plus proche serait en réalité quelque chose du genre : "Verpiss dich, du Arschloch".

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09 février 2008

Les choses sérieuses

Ça fait plaisir. Après deux jours de Berlinale, je n'avais pas encore vraiment été enthousiasmé par un film. Aujourd'hui, et la journée n'est pas terminée, j'en reste coi. Deux films absolument magnifiques, et très durs : "Julia" d'Erick Zonca, et "Gardens of the Night" de Damian Harris. Le premier avec un personnage incroyable, campé par la brillante et courageuse Tilda Swinton, au bord du désespoir. Le deuxième, pour un film touchant et pudique, exceptionnel, sur le thème des enfants abusés et de l'enfance volée. Après le documentaire de Parvez Sharma, "Jihad for Love", qui m'a emballé hier soir, ça fait beaucoup d'émotions en moins de 24h.
Du coup, j'avais presque envie de me demander : "Où sont les films allemands et français ? Pourquoi ne parviennent-ils pas à me surprendre autant que les autres ?" Et puis je me suis souvenu que Zonca est français. C'est à lui qu'on doit notamment la belle "Vie rêvée des Anges". Sa scénariste aussi est française. Mais ils sont allés chercher ailleurs. Ensemble, ils ont voyagé jusqu'à Los Angeles et au Mexique pour emmener le spectateur sur un terrain inconnu. C'est finalement cela le cinéma : cette surprise, comme lorsqu'on ouvre un joli paquet-cadeau. Et c'est peut-être cela que le cinéma français a perdu, en tirant trop souvent sur les manettes les plus évidentes. La Berlinale donne un peu d'espoir. Brillant!

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