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17 avril 2007

L'exemple de l'Allemagne... Ah bon !?


Le symbole avait de quoi surprendre. En plein cœur de Berlin-Est, dans l'un des lieux embléma-tiques du régime communiste, le théâtre de la Volksbühne (le "théâtre du peuple") sur la Rosa-Luxemburg-Platz, et juste en face du siège berlinois de la Linke, le parti à gauche de la gauche SPD. C'est là que les militants berlinois de François Bayrou avaient choisi de faire leur premier meeting de soutien, hier soir, à six jours du premier tour de l'élection présidentielle française. Pour représenter le candidat UDF, qui "passe des journées entières à arpenter les campagnes" (sic), le sénateur des Hauts-de-Seine, Denis Badré, avait fait le déplacement pour s'exprimer devant une quarantaine de personnes —militants, intéressés ou indécis—, installées dans les confortables fauteuils du Grüner Salon. L'occasion rêvée, pour moi, de demander à M. Badré pourquoi son candidat n'avait pas pris la peine de rencontrer Mme Merkel pour préparer l'éventuel après-6 mai : "Par manque de temps", m'a-t-il assuré. "Justement parce qu'il passe des journées entières" et qu'il "prend le temps de rencontrer vraiment les Français".
Sa présence à Berlin était en tout cas l'occasion rêvée de développer l'argument principal de François Bayrou lorsqu'on l'interroge sur la façon dont il procéderait, s'il était élu, pour constituer un gouvernement : "Regardez l'exemple de l'Allemagne", a invité M. Badré. Ah bon !? Le système de coalition ne fonctionne pas si bien, dans un pays qui cultive pourtant, depuis des années, la culture du compromis. En pratique, c'est Mme Merkel qui est aux commandes de son équipe composée de l'Union CDU/CSU et du SPD. Pas plus tard qu'hier, le débat sur le salaire minimum, voulu par le SPD, a été quasi-balayé par la CDU de Merkel. Les élus du partenaire de gauche vont "s'y casser les dents", prédisent les observateurs. Une fois de plus, le compromis s'annonce difficile, voire... compromis. Cela n'empêche toutefois pas M. Bayrou de penser que les Français arriveraient à faire, en l'espace de quelques semaines, ce que les Allemands n'ont pas encore réussi à atteindre, en quelques années.

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