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03 mai 2007

Les Allemands séduits par "l'impertinence"

Jusqu'ici, les journaux allemands —à l'exception de la Tageszeitung (de tendance gauche et féministe) qui roule pour Ségolène Royal depuis le début— s'étaient bien gardés de prendre clairement parti dans le débat présidentiel français. Après le débat Sarkozy-Royal, le jeu est désormais plus clair. S'il est une qualité que les Allemands admirent chez les Français, c'est leur liberté de ton, cette "saine colère" par laquelle Ségolène Royal s'est illustrée hier soir.
Pour une candidate socialiste, il est en principe difficile de séduire la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le plus influent en Allemagne et largement diffusé dans le monde, mais plutôt conservateur. Pourtant, le quotidien a constaté la supériorité de Ségolène Royal, séduit par son "impertinence" : "L'impression la plus forte de ce débat reste en effet l'impertinence d'une femme, qui poursuit coûte que coûte son but, et qui n'a pas impressionné que ses rivaux. Royal a prouvé que son parti ne pouvait pas désigner de meilleur candidat pour la campagne. Elle a dépassé Sarkozy par son autorité verbale. Ségolène Royal n'avait rien à perdre. Si elle devait gagner dimanche, la victoire s'est décidée avec ce duel télévisé."
Autre journal de référence, la Süddeutsche Zeitung affiche un compte-rendu beaucoup plus partagé : "Sarkozy a donné l'impression d'être mieux préparé, Ségolène Royal y opposait ses émotions". Entre les deux, "il n'y a pas eu une phrase qui signifiait le K.O." Elle souligne que la discussion a été "parfois chaotique, mais pas ennuyeuse". Le journal estime que ce ne sera qu'à l'issue du vote de dimanche, et des législatives qui suivront, que le véritable gagnant pourra être désigné. Le quotidien berlinois Tagesspiegel titre également sur ce "duel sans perdant".
Impressionné par le débat, la Netzeitung parle d'un "croche-pied" de Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy, au regard des commentaires dans la presse internationale. La presse allemande retient globalement les critiques émises par la candidate socialiste à l'endroit du candidat conservateur. Elle note également sa détermination et de sa force, et souligne sa connaissance plus pointue de certains sujets sensibles en Allemagne, tels que l'entrée de la Turquie dans l'UE et le nucléaire.

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